Acteur économique : à quoi s'adapte-t-on ?

Le climat de demain

En France, les évolutions du climat attendues sont cohérentes avec les changements déjà détectés : hausse des températures plus forte que la moyenne mondiale, vagues de chaleur plus fréquentes et plus intenses, précipitations et sécheresses extrêmes, hausse du niveau de la mer, intensification des cyclones.

Tout savoir sur l’évolution du climat :

Comment le climat a évolué en France depuis 1900

L’évolution des températures moyennes annuelles en France métropolitaine montre un réchauffement depuis 1900. Ce réchauffement a connu un rythme variable, avec une nette accélération depuis les années 1980. Il est particulièrement marqué en été, alors qu’il est un peu moins fort en hiver. Son intensité varie relativement peu d’une région à l’autre.

Le saviez-vous ? Avec un écart de +2,4 °C par rapport à 1900, l’année 2018 a été l’année la plus chaude jamais mesurée en France métropolitaine.

L’augmentation de la fréquence et de l’intensité des vagues de chaleur en France est également sans équivoque : les vagues de chaleur recensées à l’échelle nationale ont été deux fois plus nombreuses entre 1982 et 2018 qu’entre 1947 et 1981.

À l’échelle de la France, les précipitations annuelles sont caractérisées par une nette disparité avec une augmentation sur une grande moitié Nord (surtout le quart Nord-Est) et une baisse au sud (surtout dans le Sud-Est). La diminution des précipitations dans le sud est surtout visible en été et en hiver, tandis que l’augmentation dans le nord se produit pour toutes les saisons.

Comment le climat va évoluer en France jusqu’à la fin du 21ème siècle

En France métropolitaine, les projections climatiques montrent une poursuite du réchauffement jusqu’aux années 2050, quel que soit le scénario économique. Il pourrait atteindre une valeur d'environ 2°C par rapport à 1900. Après 2050, l’évolution de la température moyenne annuelle diffère significativement selon le niveau d’émission de gaz à effet de serre. Au rythme actuel, le réchauffement pourrait atteindre 4°C en métropole à l’horizon 2071-2100 et 3,5 °C en outre-mer d’ici la fin du siècle.

Dès la période 2021-2050, en métropole, les vagues de chaleur estivales deviendront plus fréquentes, plus longues et plus intenses, avec des évolutions plus marquées encore dans certaines régions comme le quart Sud-Est de la France, l’Alsace et le Centre. D’ici la fin du siècle, pour le scénario tendanciel, un épisode de canicule tel que celui de l’été 2003 deviendrait courant, voire serait régulièrement dépassé, tant en intensité qu’en durée. Les vagues de chaleur pourraient alors durer 100 jours et s’étaler de mai à octobre.

À l’inverse, les vagues de froid seront moins fréquentes, moins longues et moins intenses mais ne disparaîtront pas complètement.

Avec le scénario tendanciel, on peut s’attendre à une diminution des précipitations dans le sud de la France en été et à une augmentation dans le nord en hiver. En outre-mer, on s’attend aussi à une diminution des précipitations moyennes, en particulier pour la saison sèche. Une augmentation de la quantité de pluie tombant au cours des épisodes les plus extrêmes – comme les phénomènes dits « cévenols » – principalement en hiver, avec, de plus, une extension des zones impactées au-delà des régions habituellement touchées, notamment, vers le Sud-Est ou les Pyrénées est également attendue.

Le risque de sécheresse devrait s’aggraver, avec une aggravation plus rapide et plus intense des sécheresses liées au manque d’humidité du sol plutôt qu’au manque de pluie. La France risque donc de connaître, d’ici 2100, des sécheresses agricoles quasi continues et de grande intensité, totalement inconnues dans le climat actuel.

Les projections ne montrent aucune tendance significative de long terme sur la fréquence et l’intensité des tempêtes, que ce soit à l’horizon 2050 ou à l’horizon 2100. En outre-mer, les simulations du climat pour le 21e siècle indiquent que les cyclones ne devraient pas être plus nombreux. En revanche, le nombre de cyclones de forte intensité devrait augmenter.

ClimatHD, un outil simple pour connaître l’évolution du climat dans votre région

Développé par Météo-France, ClimatHD est un site offrant une vision intégrée du climat passé et futur en France métropolitaine, à l’échelle nationale et régionale. Il synthétise les derniers travaux des climatologues avec des messages clés et des graphiques pour mieux appréhender le changement climatique et ses impacts, de 1900 à 2100. Une version mobile est également disponible.

 

Drias les futurs du climat, pour accéder aux données fines sur votre territoire

Drias les futurs du climat a pour vocation de mettre à disposition des projections climatiques régionalisées réalisées dans les laboratoires français de modélisation du climat (IPSL, CERFACS, CNRM-GAME). Les informations climatiques sont délivrées sous différentes formes graphiques ou numériques.

Drias les futurs du climat propose une démarche d’appropriation en trois étapes : l’Espace Accompagnement présente un guide d’utilisation et de bonnes pratiques pour les projections climatiques. L’Espace Découverte permet de visualiser et géolocaliser les projections climatiques au plus près de votre territoire, en métropole comme outre-mer : vous avez accès à toutes les informations fournies par les modèles de climat, pour les scénarios les plus récents présentés dans le dernier rapport du GIEC. Enfin, l’Espace Données et Produits vous permet de télécharger gratuitement ces paramètres et indices climatiques.

 

Des ressources incontournables

Pour aller plus loin

Comment observe-t-on l’évolution du climat en France ?

Pour étudier le climat en France, on a recours à de longues séries d’observations produites par les réseaux météorologiques au cours des décennies passées. Ces observations peuvent être affectées par des changements dans les conditions de mesure au cours du temps, comme des déplacements de la station de mesure ou des changements de capteurs. On a alors recours à l’homogénéisation, un traitement statistique qui consiste à détecter et corriger les ruptures dans les séries de données.

Comment prévoir l’évolution du climat en France ?

Étudier le climat passé permet de mieux comprendre le fonctionnement du système climatique et d’anticiper ses évolutions futures. Les évolutions climatiques passées et futures peuvent être évaluées en utilisant un modèle climatique global. Un tel modèle permet d’effectuer des simulations du climat de quelques années à plusieurs millénaires, et représente le système climatique planétaire réel de manière numérique. La "planète-climat" réelle est en réalité un système très complexe, au sein duquel divers milieux sont en perpétuelle interaction : l’atmosphère, l’océan, les glaces marines, la végétation, les rivières... échangent notamment de l’eau et de l’énergie en permanence. Ces composantes du système climatique peuvent être représentées par des modèles numériques, que développent des scientifiques et ingénieurs spécialisés. Ces modèles s’appuient sur les lois de la physique et sont régulièrement testés de manière à ce que chacun d’entre eux simule correctement le milieu qu’il représente.

La génération actuelle de modèles représente le climat du globe à 100 km de résolution en moyenne : cela signifie qu’en général ils ne décrivent le climat de la France que par quelques dizaines de points. Il existe cependant des modèles que l’on qualifie de "régionaux". Ils décrivent spécifiquement le climat de l’Europe par exemple. Les résultats des simulations que produisent ces modèles peuvent ensuite être utilisés par des instituts de recherche spécialisés, afin par exemple de mieux évaluer les conséquences des changements climatiques sur les différents secteurs socio-économiques, la biodiversité…

Les incertitudes dans la modélisation du changement climatique

Il n’existe pas d’approche unique du changement climatique. Les scientifiques utilisent plusieurs modèles de simulation du climat, envisagent différents scénarios socio-économiques d'évolution de notre planète, et tiennent aussi compte de la variabilité propre du climat.

  • L'incertitude des scénarios utilisés Pour imaginer le climat du 21e siècle, il faut se représenter les possibilités d'évolution de l'humanité. Va-t-elle ou non continuer à émettre des gaz à effet de serre en grandes quantités ? La réponse à cette question repose, entre autres, sur les changements démographiques à l'échelle mondiale, les choix énergétiques futurs, les développements économiques, l'application de politiques environnementales, etc.
  • Les incertitudes structurelles des modèles numériques Les simulations climatiques sont réalisées grâce à des outils mathématiques programmés sur de puissants ordinateurs : les modèles numériques. Ils se sont enrichis au fil du temps afin de représenter au plus près la complexité du système climatique. Des incertitudes scientifiques et techniques sont inhérentes à l’utilisation de ces modèles. Elles sont liées à la précision des calculs et à la manière de représenter les phénomènes physiques de petite échelle (comme les nuages orageux par exemple).
  • Les incertitudes sur la variabilité interne du climat Certains phénomènes climatiques se produisent de façon irrégulière, à l'instar d'El Niño. Ils participent aux grandes oscillations observées à l'échelle décennale. Le climat peut ainsi être plutôt chaud ou plutôt froid pendant 10 années ou plus. Dans une simulation sur 100 ans, les modèles vont bien représenter ces grandes oscillations mais seront incapables de prévoir exactement leurs dates de début et de fin. Cette incertitude due à la variabilité intrinsèque du climat est imprévisible au-delà des 10 prochaines années.

Ces incertitudes se combinent et leur poids relatif varie au cours du temps. Ainsi, par exemple, pour l'évolution de la température moyenne globale au 21e siècle, l'incertitude associée à la variabilité interne du climat est prépondérante pour les toutes prochaines décennies. À moyen terme, les incertitudes liées aux incertitudes structurelles des modèles prennent le dessus. À long terme les principales incertitudes sont liées aux scénarios socio-économiques.