RÉSUMÉ
Source : d'après la présentation du projet sur le site de l'ANR.
GENESIS a été structuré de façon à répondre à des questions de type fondamental et appliquées sur les adaptations biologiques aux changements globaux mais aussi locaux de l’environnement. Maintenir la stabilité et le fonctionnement des écosystèmes au regard des changements globaux représente probablement l’enjeu le plus important des décennies à venir afin de gérer la conservation biologique. Ne pas arriver à répondre à ces enjeux environnementaux aura de sévères répercutions socio-économiques. Un des points clé de la mise en place de ces stratégies de la conservation biologique repose sur une bonne compréhension de l’influence de la structure des populations sur le potentiel adaptatif des populations sauvages aux conditions environnementales. GENESIS se propose d’adresser une question centrale dans la conservation de la biologie qui est « le rôle de la diversité génétique et de la plasticité phénotypique dans l’adaptation aux changements de conditions environnementales ».
GENESIS utilise le cadre des invasions biologiques afin de répondre à ces questions. C’est un cadre d’étude particulièrement pertinent car le défi pour une espèce invasive est celui de répondre rapidement et efficacement au régime sélectif imposé par le nouvel écosystème colonisé afin de s’adapter et d’établir une population. En plus, une série d’échantillonnages aléatoires au cours du processus de colonisation devrait générer une forte dérive génétique au sein des populations envahissantes. Ainsi, la majorité des études liées à ces questions met en évidence des changements phénotypiques marqués dans ces populations invasives.
Ce travail se fera par une approche intégrée de l’état de l’art en matière génomique combinée à une approche expérimentale des traits biologiques. Le modèle d’étude est le Pseudorasbora parva, un petit poisson natif de l’Est de l’Asie. C’est un modèle idéal pour GENESIS car 1) il a été très bien étudié avec une très bonne connaissance de l’historique de l’invasion ainsi que des traits d’histoire de vie et de la diversité génétique (native et invasive) ce qui est un élément essentiel pour une solide structuration du questionnement scientifique ; 2) il est considéré en Europe comme le poisson invasif le plus dangereux avec un grand impact sur la biodiversité aquatique du à sa forte compétitivité trophique mais aussi en tant que porteur sain d’une maladie infectieuse atteignant de nombreuses espèces de poissons Européens ; 3) une collection importante déjà existante de spécimens couvrant 22 populations natives et 25 invasives pourra être utilisée pour l’analyse génétique, morphologique et également celle des traits d’histoire de vie ; 4) c’est aussi un modèle idéal pour l’expérimentation eu égard à sa une petite taille, sa reproduction très rapide et sa faible longévité 3-4 ans.