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Forêt

Les arbres et la forêt offrent de nombreux services environnementaux, économiques et socio-culturels. Ils sont un élément-clef pour l’adaptation de nos territoires au changement climatique. Cependant la vie des végétaux est elle-même conditionnée par le climat. Il est donc nécessaire d’identifier et de comprendre les effets du changement climatique sur nos forêts, afin d’entreprendre les démarches d’adaptation au changement climatique.

En parallèle, la forêt participe activement à l’atténuation du changement climatique en termes de réservoir et puits de carbone, ainsi que de source de matériaux et d’énergies renouvelables issues d’une gestion forestière durable. Les démarches des territoires sur la forêt sont donc à définir dans un contexte d’adaptation et de lutte contre le changement climatique.

Les forêts françaises

En France métropolitaine en 2019, la forêt couvre 17 millions d’hectares. On retient en général les rôles écologiques et économiques des forêts, qui sont des réservoirs de biodiversité, des réservoirs de carbone, mais fournissent également de la matière première pour la production énergétique, pour le bois de construction ou pour la papeterie-cartonnerie.

La dimension culturelle et récréative des forêts est également un élément important des enjeux liés à la forêt. La plus grande part de la forêt métropolitaine est constituée de forêts de plaine, composées majoritairement de feuillus.

Les forêts littorales, les forêts de montagne et les forêts d’outre-mer ajoutent un rôle particulier de protection et de prévention des risques naturels : prévention de l’érosion et des glissements de terrains, des avalanches et des chutes de pierre. Enfin les forêts jouent un rôle important dans le cycle de l’eau et la régulation des eaux superficielles et souterraines.

Crédit photo Arnaud Bouissou - Terra

Le climat, principal facteur limitant des forêts

Crédit photo Laurent Mignaux - Terra

La température a une forte influence sur les forêts : à l’échelle planétaire on peut catégoriser les grands types de végétation en fonction de l’énergie solaire qu’ils reçoivent et de la température moyenne. Ce sont les forêts équatoriales, tropicales, tempérées et boréales. Sur les reliefs, on constate également un étagement de la végétation qui s’explique également par un gradient thermique directement lié à l’altitude.

Le besoin en eau d’une plante dépend de la température, mais aussi du rayonnement, de l’humidité de l’air et du vent. Lorsque les précipitations ne répondent pas à ce besoin, la plante est en déficit hydrique. Besoins en chaleur, tolérance au froid et au déficit hydrique : chaque espèce d’arbre a ses exigences propres. Un climat approprié est une condition nécessaire pour permettre la présence durable d’une essence.

Le changement climatique perturbe le fonctionnement des arbres et des écosystèmes

L’augmentation des températures induit un allongement de la saison de végétation de plusieurs jours par décennie : débourrement plus précoce, senescence des feuilles plus tardive. La production des forêts tempérées s’en est trouvée augmentée. Cependant, cela augmente aussi les besoins en eau donc le stress hydrique sur les marges méridionales des espèces. À plus long terme, les hivers trop doux devraient perturber la levée de dormance des bourgeons et des graines.

Par ailleurs, les compétitions entre espèces, de même que les cycles des champignons pathogènes et des insectes ravageurs, sont également modifiés, avec des conséquences en chaîne sur la composition et le fonctionnement des écosystèmes forestiers.

Enfin, le changement climatique entraîne un risque accru d’incendie en forêt comme dans les sites industriels en périodes de sécheresse ou de canicule. En conséquence, on estime que le changement climatique modifiera la répartition des espèces sur le territoire national.

Crédit photo Laurent Mignaux - Terra

Conséquences du changement climatique pour les principales essences françaises

L’augmentation des températures permet d’une part aux essences de s’installer plus au nord, vers l’intérieur du pays ou plus haut en altitude. Ainsi, le Chêne vert, qui est cantonné actuellement à la zone méditerranéenne et à une mince frange atlantique, à la faveur de climats suffisamment doux, s’étend en Aquitaine, et le réchauffement lui ouvre potentiellement de nouveaux espaces dans l’Ouest en général.

Mais c’est sur la marge méridionale ou inférieure de leur aire de répartition que leur régression sera rapide à cause de l’accroissement du déficit hydrique. Déjà, les dépérissements et mortalités constatés rendent compte d’un fort impact des dernières anomalies climatiques. C’est notamment le cas pour le Pin sylvestre, dont l’état de santé des populations s’est fortement dégradé dans le Valais suisse et les Alpes du Sud.

Pour les principales essences françaises, le scénario médian à l’horizon 2050 est le suivant :

  • Considérés dans leur ensemble, les Chênes sessile et pédonculé, qui constituent la première essence de la forêt métropolitaine verraient un tiers de leur aire actuelle devenir inhospitalière.
  • Le retrait du Hêtre, qui couvre 15 % de la surface forestière de production, pourrait concerner les deux tiers de son aire actuelle, avec un repli vers les massifs montagneux et le nord-est de la France.
  • Le Sapin, essence montagnarde à affinité méditerranéenne, pourrait subir un recul l’ordre de 60 %, sur ses marges méridionales et à basse ou moyenne altitude.
  • L’Épicéa, devrait se replier dans l’étage subalpin, sur seulement un dixième de la surface qu’il occupe actuellement, de dévastatrices attaques de scolytes venant amplifier les effets directs du changement climatique.
  • Le Pin maritime, surtout présent en Aquitaine et en région méditerranéenne, voit son extension et sa productivité potentielle stimulées par le réchauffement dans la moitié nord de la France, tandis qu’elle se maintiendrait dans le Sud à moyen terme. Son avenir est cependant menacé par la probable arrivée en France du nématode du pin.

Vers des stratégies d’adaptation

Depuis plus de 10 ans, des projets se mettent en place pour développer des stratégies d’adaptation au changement climatique.

Ils reposent sur 3 piliers :

Le diagnostic

Diagnostic des effets du changement climatique sur les arbres et les forêts ; enquête sur la perception du changement climatique par les gestionnaires ; diagnostic des impacts technico-économiques sur la filière bois.

Les actions et expérimentations

De nombreux projets sont à l’étude : techniques de plantation limitant la concurrence pour l'eau, choix des essences et transfert raisonné, gestion des crises, etc.

L’évaluation des mesures et les retours d’expérience

Insertion dans un réseau d’acteurs, en particulier le réseau ARTISAN (réseau coordonné notamment par l’Office Français pour la Biodiversité, sur l’adaptation au changement climatique par des solutions fondées sur la nature) mis en place à partir de 2020.

Que dit le PNACC 2?

La résilience de la forêt est un enjeu à la fois environnemental, social et économique, qui vise à préserver les écosystèmes, la séquestration de carbone atmosphérique, la production de bois et les usages récréatifs de la forêt.

Le MTES et le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation (MAA) promouvront une gestion forestière durable tenant compte de l’évolution des paramètres climatiques locaux, des impacts déjà constatés et des études de vulnérabilité et donnant à la forêt le maximum de chances d’y faire face et de se maintenir dans le temps long. Toute la gamme diversifiée de sylvicultures et d’essences à l’échelle du massif, telles que la libre évolution ou la gestion active, sera utilisée à la lumière de l’expertise et de la prospective pour assurer une diversité génétique sur le long terme et préserver ainsi les options futures.

Pour en savoir plus sur le Plan National d'Adaptation au Changement Climatique

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