Risques naturels

Des risques naturels amplifiés, des conséquences inédites

 

Accédez à des informations en fonction de votre profil :

ÉluTechnicien de collectivitéBureau d'étudesActeur économiqueParticulier

Le changement climatique devrait globalement amplifier les risques naturels. Cette tendance doit nous inciter à renforcer la prévention des risques naturels, mais aussi inventer de nouvelles réponses.

Dernières actualités

Les risques naturels sont liés à des phénomènes naturels comme les inondations, les mouvements de terrain, etc. Le phénomène naturel devient un risque quand il est susceptible de provoquer des pertes de vies humaines et le déplacement de populations, de nuire à l’environnement et à la société, en compromettant notamment gravement les enjeux économiques ou patrimoniaux. Un risque naturel est donc la confrontation entre un phénomène d’origine naturelle et des enjeux humains, économiques, patrimoniaux ou environnementaux.

Le territoire de la France est exposé à de multiples risques naturels, potentiellement dangereux. Parmi les principaux, les inondations et submersions marines, les mouvements de terrain, les avalanches, les feux de forêt et les cyclones dépendent des conditions climatiques.

Pour en savoir plus

Des risques aggravés par le changement climatique

Les deux tiers des communes françaises sont exposées à au moins un risque naturel. 1 Français sur 4 et un emploi sur 3 sont aujourd'hui potentiellement exposés aux inondations, principal risque majeur au titre du nombre de communes concernées et du coût économique des catastrophes.

Pris de manière indépendante, aucun événement ne peut être attribué en tant que tel au changement climatique. Toutefois, les travaux de recherche établissent que le changement climatique vient modifier la fréquence et l'intensité de certains phénomènes :

  • La multiplication des épisodes de sécheresse pourrait intensifier les problèmes de retrait-gonflement d'argile.
  • Concernant les pluies extrêmes, une tendance générale se dessine avec une augmentation de leur intensité, principalement en hiver, et une extension des zones impactées notamment vers le sud-est ou les Pyrénées.
  • Les territoires exposés aux risques d’incendies de forêts devraient être plus étendus, couvrant une part importante des forêts des Landes (à l'horizon 2040) et de Sologne (à l'horizon 2060).
  • Les études actuelles ne permettent pas de mettre en évidence une tendance future sur l’évolution des tempêtes.
  • Outre-mer, les simulations indiquent que les cyclones ne devraient pas être plus nombreux, mais plus intenses.
  • La hausse du niveau de la mer devrait accélérer le recul du trait de cote. Cette élévation entraînera aussi l’apparition de zones de submersions marines permanente ainsi qu’une très forte augmentation de la fréquence des submersions marines temporaires.

 

Le retrait gonflement des argiles : un risque géologique lié aux conditions climatiques

Les sols argileux voient leur consistance et leur volume évoluer selon la teneur en eau : ils sont souples, malléables et « gonflés » en période humide et secs, cassants et « rétractés » en période sèche. Ce phénomène peut engendrer des dégâts importants sur les bâtiments.

En savoir plus

Sécheresse d'un étang près de Toucy dans l'Yonne - Crédit : Sylvain Giguet / Terra
Sécheresse d'un étang près de Toucy dans l'Yonne - Crédit : Sylvain Giguet / Terra

 

Sept piliers pour prévenir et s’adapter

La politique de prévention des risques naturels s’appuie en France sur « sept piliers » correspondant à sept types de mesures. L’anticipation des impacts du changement climatique sur les risques naturels s’inscrit au sein de chacun de ces piliers, comme le rappelle le deuxième Plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC2) 2018-2022.

Connaître

La connaissance des aléas et des risques mais également des acteurs et des moyens d'actions disponibles est un préalable fondamental à leur prévention, d’autant que les aléas vont évoluer dans les prochaines années.

Le portail Alpes-Climat-Risques est un portail de capitalisation, d'analyse et de synthèse des connaissances relatives aux effets du changement climatique sur les risques naturels dans l’Arc alpin.

Surveiller

La surveillance des phénomènes a pour objectif d’anticiper un événement pour informer et alerter rapidement la population et préparer la gestion de crise. La multiplication des phénomènes inédits, dans leur intensité ou leur localisation, nécessitera une surveillance accrue.

La plateforme Vigicrue permet à tout citoyen de connaître en temps réel le risque de crue des principaux cours d’eau en France.

Informer

L’information préventive permet à chaque citoyen d’être acteur en étant conscient de son exposition et de ses moyens d’actions à travers la culture et la conscience du risque. L’augmentation de la fréquence de certains phénomènes nécessitera d’augmenter cette culture du risque.

La plateforme Géorisque permet de trouver de l’information pour tous les publics sur les risques naturels (inondations, séismes, mouvements de terrain, argiles, avalanches…) et technologiques (usines à risques, nucléaire, sols pollués…)

Planifier

La prise en compte des risques dans l’aménagement du territoire est l’un des outils les plus efficace pour limiter les dommages liés à un risque car elle vise à limiter l’implantation de nouveaux enjeux dans les zones soumises à un aléa et à réduire la vulnérabilité des enjeux existants. L’outil phare de prise en compte des risques dans l’aménagement du territoire est le Plan de Prévention des Risques Naturels.

L’appel à projet « relocalisation des activités et des bien » lancé par la ministère de l’Écologie, du Développement Durable et de l’Énergie en 2012 a permis d’encourager les initiatives de cinq territoires pilotes pour la recomposition spatiale des espaces littoraux confrontés au recul du trait de côte.

Actes du séminaire de restitution du 30 juin 2015.

Réduire

La réduction du risque se fait en agissant sur la vulnérabilité des enjeux existants ou par le biais d’ouvrages de protection (digues, paravalanches, seuils, etc.). Les mesures de réduction de la vulnérabilité des enjeux existants interviennent dans le cadre de programmes d’actions à l’initiative des collectivités pour les inondations par exemple ou à titre individuel par des travaux de renforcement parasismiques ou de débroussaillement en zones boisées.

Préparer

La préparation à la gestion de crise est du ressort du maire qui reste le premier responsable de la sécurité des personnes et des biens à l’échelle de sa commune. Pour cela, il élabore le Plan Communal de Sauvegarde (PCS).

Lorsque l'organisation des secours revêt une ampleur ou une nature particulière, elle est traitée au niveau départemental (pan ORSEC).

Cette préparation peut se décliner aussi dans le cadre d’un plan particulier de mise en sûreté dans les établissements abritant des vulnérabilités particulières : écoles, campings, musées…

Apprendre

Le Retour d’Expérience est une démarche consistant à apprendre des événements passés pour mieux appréhender les crises futures.

Pour un descriptif plus détaillé de ces sept piliers.

Que dit le PNACC 2 ?

Dans une logique de prévention des risques et de solidarité, le PNACC 2 vise à réduire les impacts des catastrophes naturelles sur la sécurité et la santé, sur les biens économiques, physiques, sociaux, culturels et environnementaux des personnes, des entreprises et des collectivités, dans le contexte du changement climatique.

L’anticipation des événements afin de développer la capacité de réaction (pour limiter en durée les conséquences des événements climatiques ) fait partie intégrante de la logique d’adaptation, en particulier pour les infrastructures et services essentiels.

Pour en savoir plus sur le Plan National d'Adaptation au Changement Climatique

Exemple d'action

La réhabilitation du Lido de Sète à Marseillan (2003-2015)

De Sète à Marseillan, le Lido s’étire sur une douzaine de kilomètres de long et sur moins de deux kilomètres de large en séparant l’étang de Thau de la Méditerranée. Aujourd’hui, il représente un atout majeur pour la collectivité, tant du point de vue environnemental que du point de vue touristique et socio-économique.

Une bande de terre stratégique et particulièrement vulnérable

Soumise aux assauts répétés de la houle et des vagues, cette étroite bande de terre et de sable subit lourdement les effets de l’érosion. Les tempêtes de 1982 et 1997 ont entraîné des dégradations importantes, notamment au niveau de l’ancienne route de liaison Sète-Marseillan. La réalisation de cinq brise-lames entre 1981 et 1993 n'a apporté de solution satisfaisante que ponctuellement et a reporté l'érosion vers le sud, dans la zone la plus étroite. Une approche novatrice, globale et durable était donc nécessaire.

Un programme de sauvegarde intégré unique en Méditerranée

Un programme de sauvegarde et de réhabilitation du Lido de Sète à Marseillan a donc été initié en 2003 par les communes de Sète et de Marseillan. Il a été repris et réalisé à partir de 2006 par Thau Agglomération en partenariat avec l’ensemble des acteurs institutionnels associés à cette opération de requalification du Lido (Europe, Etat, Région, Département). L’objectif de cette opération est de lutter contre l’érosion de la plage dans une logique d’aménagement durable. Ce projet ambitieux associe la réalisation de nouvelles infrastructures (déplacement de la route, création de zones de stationnement, piste cyclable), des mesures de protection du littoral (nouveau profilage et élargissement de la plage) et de mise en valeur des espaces naturels et des activités économiques (tourisme, viticulture, conchyliculture, petits métiers). Dans un premier temps, le choix du parti d’aménagement a porté sur une solution de recul stratégique de la route littorale afin de rétablir un fonctionnement normal du système plage/dune et d’assurer ainsi une protection durable contre l’érosion. Les objectifs sont cependant plus larges et tendent à une mise en valeur globale du secteur et à une durabilité des aménagements.

Des résultats concrets et durables

Le cordon dunaire s’est durablement reconstitué grâce au recul de la route le long de la voie ferrée. La plage a été élargie de plus de 70 mètres. Trois types de plages ont été aménagées, toutes accessibles aux handicapés : une plage centrale sauvage et naturelle accessible uniquement à pied, en navettes et en vélo ; deux plages semi-naturelles dotées d’équipements de base et d’aires de stationnement ; deux plages urbaines aux deux extrémités (Sète et Marseillan). L’aménagement paysager est cohérent et respectueux de l’identité « sauvage » du site. Les milieux naturels dégradés ont été requalifiés avec reconstitution de digues et nettoyage généralisé du site. Des lieux de découverte des paysages et des milieux ont été aménagés pour mettre en valeur la richesse et la diversité du Lido. L’activité viticole, élément clé du paysage du Lido, bénéficie de conditions d’exploitation viables. Il s’agit également de pérenniser l’ensemble des activités économiques présentes sur le Lido : site de l’INRA, usine Listel et camping du Castellas. L’intégration au site de la route littorale en fait une voie de découverte du Lido où le stationnement est aujourd’hui impossible (présence de plots, de barrières et de plantations le long de son tracé).

  Leviers d'action adaptation au changement climatique pour Développer la prise en compte du changement climatique et de ses impacts dans la prévention et la gestion des risques naturels

En savoir plus

Des ressources incontournables

Des informations adaptées à votre profil

 

Sélectionnez un profil pour retrouver des ressources adaptées sur le changement climatique et la thématique Risques naturels.

ÉluTechnicien de collectivitéBureau d'étudesActeur économiqueParticulier