RÉSUMÉ
Dans la perspective d’un réchauffement global, l’un des scenarii est l’accélération de la décomposition de la matière organique (MO) et par conséquent l’augmentation de la concentration en CO2 dans l’atmosphère. Or, les modèles biogéochimiques de décomposition de la MO ont jusqu’alors été établis pour des sols à teneur en MO moyenne à faible, et très peu de données sont disponibles concernant les tourbières ; écosystèmes reconnus pour être parmi les plus efficaces pour le stockage de carbone (C) à l’échelle du globe. L’objectif du projet est d’utiliser des tourbières à sphaignes comme milieu modèle et d’en analyser la vulnérabilité dans un contexte de changement climatique grâce à un dispositif expérimental simulant in situ une augmentation de la température moyenne. L’idée est donc de savoir dans quelle mesure le réchauffement climatique est susceptible de modifier le fonctionnement des tourbières dans les régions tempérées et donc d’altérer leur fonction de puits de carbone.
Plus précisément, ce projet vise à évaluer les effets d’une hausse modérée de la température sur (1) la végétation, (2) le bilan des flux de C en surface et en profondeur (notamment au travers de la signature isotopique du CO2 respiré), (3) la diversité et l’activité microbiennes dans les sphaignes et dans la tourbe, et (4) la dynamique des MO labiles et récalcitrantes du substrat tourbeux. In fine, l’objectif est l’élaboration d’un modèle biogéochimique du C prenant en compte les interactions entre ces compartiments et visant à extrapoler l’évolution du système sur les deux prochaines décennies.