RÉSUMÉ
Source : ANR - Agence Nationale de la Recherche
Le développement durable appelle à un renforcement fort de la compréhension des enjeux environnementaux propres aux systèmes urbains notamment dans l'objectif attendu d'une qualité de cadre de vie. Les enjeux sont à la fois une réduction des nuisances crées par l'homme et l'augmentation d'une nature dont on peut attendre plusieurs services écosystémiques. Le développement rapide de la notion de « trame verte » repris par les collectivités en est une des meilleures illustrations mais nécessite des recherches en conséquence. Nous nous proposons :
- d'évaluer l'intérêt des trames vertes (pris ici dans le sens de continuité paysagère et végétale) dans leur capacité à rendre des services écosystémiques et, donc, à participer à de nouvelles formes urbaines plus « durables ». Ces nouvelles formes urbaines (différentes des classiques espaces verts isolés) dépendent de la mise en place d'une gestion collective de la nature, du développement des liens sociaux liés à sa proximité, de la réponse aux aspirations en matière « d'habiter » des citadins (cadre de vie, mobilité des vélos et piétons), de la nécessité d'une réduction et une maîtrise des nuisances et impacts liés à la ville (notamment limitation des destructions de biodiversité et lutte contre les pollutions atmosphériques, que nous étudierons ici) et
- d'élaborer des référentiels (en termes de chiffres, mais également de recommandations) utilisables par les opérateurs et les collectivités en privilégiant les exploitations et accès aux bases de données et aux connaissances acquises sur les caractères les plus efficients de la structure de trame verte (largeur, type de continuité, effet de la matrice, type d'usage à éviter… .), les contextes les plus opérationnels (cadre sociologique et politique, recherche de liaisons ville-campagne…) et les types de plantations à favoriser (type d'arbres, d'arbustes, gestion et entretien…).
Pour répondre à ces objectifs nous avons choisi de :
- Cibler sur certains services écosystémiques comme les services culturels (bien-être habitant et amélioration du cadre de vie, réduction des inégalités sociales) et de régulation (fonctionnement de la biodiversité urbaine, rôle sur les pollutions atmosphériques et la climatologie locale).
- Travailler aux différentes échelles spatiales qui permettent de compléter la gamme des mécanismes en jeu et d'être pertinent tant dans les fonctionnements écologiques et sociologiques que dans les productions de référentiels.
Nous avons retenu a priori le « local » (le pied d'arbre, le jardin…), le « paysage » tel que l'appréhende l'écologue du paysage (le quartier, le secteur) et le « global » (la ville, l'agglomération). Nous avons décidé de mener des 22 recherches à la fois au sein d'une mégapole, Paris, et de métropoles régionales françaises. 3- Développer un travail pluridisciplinaire sur des unités de lieu ou d'objet qui permettent ce croisement disciplinaire. 10 laboratoires sont impliqués : 5 en sciences humaines et sociales (géographie humaine et physique, sociologie, ethnologie, urbanisme) et 5 en sciences de la vie (écologie des communautés, biologie des populations, écologie du paysage) mais participent aussi des plateformes techniques et d'ingénierie (dont 1 comme partenaire) et des collectivités (8 concernées dont 3 directement impliquées dans la démarche d'analyse). Nous avons complété les collaborations par des partenariats scientifiques supplémentaires (notamment prestation d'économistes et de politologues). 4- Découper le projet en quatre grandes phases de travail. L'idée est d'abord de coupler une production de connaissances et une validation de l'intérêt des trames vertes urbaines (Phase A « Etat de l'art et synthèse des connaissances sur les trames vertes urbaines » et Phase B « Evaluation et validation de certains services écosystémiques des trames vertes urbaines ») puis d'analyser les mises en oeuvre de l'usage des connaissances dans les stratégies de politiques publiques qui peuvent amener à décider de la réalisation (ou du maintien) de certains corridors verts dans un projet d'urbanisme (Phase C « Evaluation des besoins et contraintes des collectivités territoriales pour une intégration des trames vertes dans les projets d'urbanisme ») et enfin de produire des référentiels ajustables aux différents contextes (Phase D « Elaboration de référentiels d'intérêt et de mise en oeuvre de trames vertes urbaines »).