Climat futur : à quoi ressemblera la France à +4° ?
Météo-France publie une synthèse sur l’évolution des températures et des précipitations dans le pays aux horizons 2030, 2050 et 2100. Ces données serviront de base au futur plan national d’adaptation, actuellement en consultation. Elles précisent la trajectoire de référence climatique fixée par le gouvernement pour adapter tous les pans de la société.
Politique d'adaptation : la France choisit un scénario de référence réaliste, à +4°
S’adapter mais à quoi ? Le troisième plan national d’adaptation au changement climatique vise à préparer tous les acteurs de la société française – collectivités, entreprises, citoyens – à une hausse du thermomètre de +2 °C en 2030, +2,7 °C en 2050 et +4 °C en 2100 en France métropolitaine par rapport à l’ère préindustrielle. Pourquoi cette trajectoire et qu’implique-t-elle pour notre pays ?
Dans un rapport pédagogique publié en décembre, Météo-France explique d’où vient ce choix et livre ses premières données climatiques. Ce scénario à + 4 °C ne sort pas du chapeau. Fixé par le gouvernement en 2023 et construit à partir d’un jeu de 17 simulations climatiques, il est jugé "réaliste" car il tient compte de la situation actuelle : les engagements pris par l’ensemble des pays en termes de réduction de gaz à effet de serre nous conduisent en effet à un réchauffement mondial de + 3 °C en fin de siècle.
Cela revient à une hausse du mercure de 4 °C en France hexagonale. Car la France, comme le reste de l’Europe, se réchauffe plus vite que la moyenne : la hausse est plus marquée aux latitudes tempérées et hautes que dans les zones tropicales. D’ores et déjà Météo France rappelle que le pays s’est réchauffé de + 1,8 °C, contre +1,3°C pour le monde. La hausse a même atteint + 2,1 °C si on considère les 10 dernières années (2014–2023).
Le but de cette trajectoire de référence est de doter tous les acteurs et décideurs, collectivités, entreprises d’un même référentiel, d’une même vision pour développer des stratégies d’adaptation à moyen et long terme. Elle n'est pas pour autant une fatalité et pourrait être atténuée si les Etats se décidaient à mettre en place des politiques plus ambitieuses pour réduire le réchauffement climatique.
Premières données sur les températures et les précipitations
Dans le cadre de cette trajectoire de référence, Météo-France livre ses premières données, sur les températures et les précipitations. L’organisme prévoit un réchauffement non uniforme, ni sur l’ensemble du territoire ni dans l’année. D’ici 2100, les cartes montrent que le réchauffement serait d’environ 1 °C plus élevé au sud-est et dans les Alpes que dans le nord-ouest du pays. De même, le réchauffement serait environ 1 °C plus élevé en été qu’en hiver.
Concrètement, quelle température fera-t-il en moyenne dans l’hexagone? Selon Météo France, il ferait en moyenne 14,2 °C en France, contre 10,9 °C sur la période de référence (1976–2005), avec des pointes à 15 °C en région parisienne, soit le « climat actuel de la région de Montpellier », et au-delà de 18 °C sur la moitié sud, « le climat actuel de l’Andalousie ».
L’évolution des précipitations est plus difficile à prévoir que celle des températures. Sur l’année, les simulations projettent une légère hausse sur le quart nord-est du pays. Sur le reste de l’Hexagone, difficile de se prononcer sauf une légère baisse sur le sud-ouest. Avec des contrastes selon les saisons : hausse en hiver et baisse en été.