Restauration des fonctionnalités du ruisseau de Marcé en contexte de tourbières pour faire face à l'évolution des régimes de pluie

Sur le territoire de la vaste plaine inondable d’importance internationale des Basses Vallées Angevines, les évolutions climatiques se traduisent par une modification du régime des précipitations entrainant une augmentation des risques de sècheresses et de précipitations extrêmes, impactant à la fois la quantité et la qualité de l’eau disponible mais également la biodiversité et les écosystèmes des milieux aquatiques et des zones humides riveraines.

Pour y faire face, le Syndicat Mixte des Basses Vallées Angevines et de la Romme (SMBVAR), a établi comme priorité, dans le cadre de son Contrat Territorial Eau Basses Vallées Angevines et de la Romme, de restaurer les fonctionnalités des 2,7 km de cours d’eau en tête de bassin versant, dont le ruisseau de Marcé qui s’écoule sur la commune éponyme, ainsi que sur celle de Seiches-sur-le-Loir. 
La démarche a consisté à un désendiguement d’un ancien bassin de laminage (ancienne solution « grise » dont le rôle était d’écrêter les crues) de façon à le reconnecter au lit majeur du ruisseau, une remise en fond de vallée du cours d’eau, un reméandrage (remise du cours d’eau dans ses anciens méandres) et, en amont, en une réhausse du fond du lit existant (apports de granulométrie).
L’ensemble repose sur des solutions fondées sur la nature pour améliorer l’état écologique du territoire et ralentir le cycle de l’eau, en partant des principes centraux que l’adaptation passe par une résolution des problèmes à la source et que des milieux en bon état seront plus résilients et à même de fournir des services écosystémiques sur le long terme.

Les inventaires faune/flore mis en place un an avant et pendant 10 ans après travaux permettront de rendre compte des gains en matière de biodiversité et d’habitats. Cela concerne le suivi de la faune aquatique, les oiseaux, la faune terrestre (amphibiens, reptiles, insectes), des habitats naturels, un suivi phytosociologique, pédologique et hydrologique. D’autres indicateurs physiques permettront de caractériser les flux d’eau et l’évolution de la biodiversité dans les années à venir. Enfin, des piézomètres ont été installés à proximité du cours d’eau par le CEN PDL pour caractériser le fonctionnement de la tourbière.

Un fort portage politique et une démarche de concertation multipartenariale sont les deux principaux facteurs de succès. Favorisant l’acceptation du projet, la concertation a permis de concilier l’objectif de restauration du patrimoine naturel et aquatique avec les usages d’occupation du territoire, moyennant la mise en place de mesures correctrices en réponse aux points de sensibilité levés (exemple : fiabilisation des arrivées d’eau du ruisseau pour le patrimoine historique des tanneries). 

Cette action est reproductible à d’autres territoires présentant un enjeu de restauration des fonctionnalités et d’optimisation de la résilience de systèmes de têtes de bassins versants et de zones humides associées.