Comment s’adapter au changement climatique ?
Pénuries d’eau, canicules, incendies… Le changement climatique est déjà en train de profondément modifier nos territoires et nos modes de vies. Chacun est concerné à titre individuel. Heureusement, nous gardons tous, à notre niveau, des marges de manœuvres pour nous adapter à ces évolutions et les vivre du mieux possible. Le maître-mot : anticiper.
Un premier pas : s’informer…
S’adapter, c’est déjà accepter de regarder ces évolutions en face. Notre monde change et va changer encore plus. Comprendre ce qui se joue à l’échelle mondiale et ce qui nous attend très concrètement chez nous en France est donc une première étape indispensableRentrer dans le sujet
Le changement climatique est un sujet complexe. Se tourner vers des outils de sensibilisation peut être une bonne idée pour en saisir les causes et les conséquences, souvent de façon ludique.
Jeu mission Résilience : ce jeu de plateau pour 4 à 5 joueurs (à partir de 16 ans) permet de découvrir les problématiques de l'adaptation des territoires au changement climatique et de trouver des solutions adaptées (avec un livret pour l'animateur).
ADEME
Causes et impacts du changement climatique : une exposition pour comprendre les causes du changement climatique, leurs conséquences en France et dans le monde et nous adapter à ces évolutions.
Réseau Action climat/Ademe
LudiCC : cette application éducative sur smartphone et tablette conçue par des chercheurs permet d’apprendre et de tester ses connaissances sur le changement climatique quel que soit son niveau. Des mécanismes atmosphériques aux enjeux socio-économiques, de l’acidification des océans aux pratiques agricoles ou à l’urbanisation, la plupart des sujets sont abordés.
LabEx-OT-Med
La Fresque du climat : ce jeu pédagogique a été créé pour embarquer les individus et les organisations dans la transition et ouvrir le dialogue entre tous. Il permet la diffusion rapide du défi que représente le changement climatique. Payant.
Pour identifier les risques dans sa région
Les impacts du changement climatique seront très variables d’un territoire à l’autre. Ici, ce sera plutôt les risques de canicules ; là, les risques d’incendies ou de pluies extrêmes ou d’érosion du littoral. Une des premières choses à faire est donc de s’informer sur les risques et les projections climatiques pour sa région : habitez-vous en zone inondable ? Soumise au risque d’érosion du littoral ? Quels sont les risques de canicules d’ici 10 ans ? Etc.
Découvrir le futur climat de votre région
- Avec Climadiag communes : Météo France a conçu cet outil pour proposer un diagnostic simple d’évolution du climat à l’horizon 2050 à l’échelle du territoire. En un clic, accédez à la synthèse des évolutions climatiques attendues pour votre commune ou intercommunalité, autour de 5 thématiques : climat, risques naturels, santé, agriculture et tourisme. Téléchargeable en PDF, en accès libre.
- Avec les GIECS locaux : région par région, ces structures aident à décrypter les risques climatiques qui attendent votre région et à identifier les leviers d’action. Beaucoup de régions en sont pourvues : AcclimaTerra (Nouvelle-Aquitaine) ; Grec-Sud (PACA) ; Reco ( Occitanie) ; Grec – Alpes – Auvergne ( Auvergne – Rhône-Alpes) ; Climibio-Cerdd (Hauts-de-France) ; Groupement Guadeloupe ; Grec francilien ; Giec – Normandie ; Haut Conseil breton pour le climat ; Giec – Pays de la Loire.
Utiliser les bases de données
Climat-HD : idéal pour comprendre le climat passé et futur de la France. Ce portail synthétise les derniers travaux des climatologues, aux plans national et régional. Avec des messages clés et des graphiques pour mieux appréhender le changement climatique et ses impacts. Gratuit.
Météo-France
Géorisques pour connaître l’ensemble des risques « immédiats» à partir d’une simple adresse postale.
Ministère de la transition écologique et de la cohésion des territoires
Les solutions à la maison
Dans notre vie quotidienne, à la campagne ou en ville, nous pouvons d’ores et déjà mettre en place des mesures pour nous adapter au changement climatique :
Supprimer les gaspillages d’eau potable : réparer les fuites ; installer des réducteurs de débit sur les robinets ou un récupérateur d’eau de pluie dans son jardin ; planter des essences qui résistent bien à la sécheresse et consomment peu d’eau...
Préparer son logement pour les épisodes de canicules : installer des volets, une pergola ou des stores au-dessus de la terrasse ; végétaliser les abords et les toits ; peindre son toit en blanc (si cela est permis) ; prévoir des rideaux isolants…
Anticiper le risque incendie : dans les zones à risques, débroussailler son jardin, nettoyer les gouttières, enterrer les citernes de gaz et de fioul, éviter le PVC dans les ouvertures, nettoyer les toitures...
Prévenir les inondations : dans les zones à risques, sécuriser le circuit électrique, installer des batardeaux sur les portes, des clapets anti-retour sur le réseau d’eaux usées, prévoir une zone refuge en hauteur…
Désartificialiser et soigner les sols de son jardin : pour laisser l’eau y pénétrer et s’évacuer plus facilement en cas de fortes pluies. Il faut savoir qu’un sol en bon état est un véritable allié face au changement climatique. Pailler, composter : ces gestes favorisent la vie dans le sol et le fertilisent, permettent aux plantes de mieux résister aux sécheresses.
Limiter la prolifération des moustiques (et des maladies qu’ils peuvent transmettre) : chasser les eaux stagnantes dans les coupelles, les pots, les gouttières encombrées et zones d’accumulation d’eau (décorations de jardin, pieds de parasols, gamelles pour animaux, plis de bâche, etc.)
Climatiser, fausse bonne idée
De plus en plus de Français s’équipent d'une climatisation, or ce système augmente la consommation d’électricité et réchauffe l’air ambiant. Dans les cas où il se révèle indispensable (par exemple, il est impossible de ventiler, on habite sous les toits, dans un quartier bruyant, etc.), bien se renseigner pour choisir la solution la moins énergivore.
Adopter de nouveaux réflexes, développer la culture du risque
L’État et les collectivités sont en première ligne pour protéger leurs populations. Mais pour protéger notre santé, il est aussi de notre responsabilité de nous renseigner sur les comportements à adopter face à des risques appelés à s’intensifier. Que faire en cas de canicule ? D’alerte inondation, sécheresse ou incendie ? Comment éviter de déclencher un départ de feu en période critique ? C’est toute une nouvelle culture du risque à acquérir pour bien vivre ces changements… Oser regarder les risques en face et s’y préparer, pour éviter des conséquences, qui peuvent se révéler désastreuses.
Lire aussi : thème par thème, retrouvez ces solutions dans notre dossier IMPACT ou nos dossiers thématiques (lien à venir)
Tous responsables
Aider nos territoires face au changement climatique
Chacun à son niveau peut agir pour changer la donne et aider son territoire à mieux s’adapter au changement climatique, même modestement.
Par exemple, face au risque n° 1 de manquer d’eau, tous nos gestes individuels pour économiser l’eau sont utiles à la collectivité (sans se limiter aux périodes d’arrêtés de sécheresse). Nombre de solutions de végétalisation préconisées à la maison sont aussi utiles à la société : soigner les sols de son jardin pour laisser l’eau y pénétrer, cela limite pour tous les risques d’inondation et aide à recharger les nappes phréatiques. Préserver ses vieux arbres, c’est conserver de précieux alliés pour rafraîchir l’air ambiant et absorber le CO2, etc.
Nous pouvons aussi choisir de nous engager dans une association citoyenne. Par exemple, participer à des actions pour rafraîchir les villes en les végétalisant. Participer à des initiatives de sciences participatives pour aider à faire progresser les connaissances sur l’impact du changement climatique sur la faune et la flore, etc. Contribuer à accélérer les prises de conscience sur les évolutions du climat (en devenant par exemple animateur bénévole de la Fresque du climat).
Au final, il y a 1001 manières de contribuer à l’adaptation au changement climatique !
Limiter le réchauffement climatique
S’adapter ne veut pas dire renoncer : le réchauffement de la terre est encore entre nos mains puisque nous en sommes la cause. Il faut donc tout faire pour limiter ce réchauffement en réduisant drastiquement nos émissions de gaz à effet de serre. Aux côtés des États, collectivités, entreprises, la population a son rôle à jouer : limiter l’usage de la voiture, de l’avion, moins consommer de viande…
Changer à son rythme, pour mieux vivre
S’adapter ne signifie pas changer entièrement sa façon de vivre, du jour au lendemain. Mais modifier, peu à peu, sa façon de consommer l’eau, de jardiner, de voyager, etc. C’est à la fois utile et source de rencontres, de partage et de découvertes. C’est vivre davantage en lien avec la nature et son environnement humain.