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Daniel Bessiron, maire adjoint d'Echirolles : "nous avons transformé l’école et ses abords en îlot de fraîcheur"

Végétaliser les villes permet de lutter contre leur surchauffe pendant les canicules. Direction à Echirolles, en Isère, où l’école Marcel David et ses abords ont été transformés en jardin, au bénéfice des élèves et des habitants. Entretien avec Daniel Bessiron, maire adjoint, en charge de l’environnement, des transitions et des éco-quartiers.

Comment avez-vous choisi le quartier de la Luire et l’école Marcel David comme lieu à perméabiliser ?

Malgré un ratio de 45 m2 d’espaces verts/habitant, nous observons un phénomène de surchauffe à Echirolles. Nous avons travaillé en amont, avec un hydrogéologue pour cartographier les îlots de chaleur. Nous avons posé trente capteurs et deux stations météo et avons pu relever jusqu’à 3,5 °C d’écart entre la frange arborée de la ville et le centre urbanisé. Avec quasiment un hectare de cour artificielle, l’école Marcel David était à la fois un problème et une chance!… Les habitants et les enseignants étaient en demande de rénovation. Ils pensaient surtout à un nouvel enrobé…

Daniel Bessiron, maire adjoint, Echirolles
Daniel Bessiron, maire adjoint, Echirolles

Faire de cette cour un jardin et l’ouvrir sur le quartier a-t-il été bien accepté ?

Nous avons dû informer, rassurer, car la conception était très innovante. Nous avons utilisé des revêtements permettant d’infiltrer l’eau de pluie et de rafraîchir l’atmosphère : des pavés enherbés, du sable, des copeaux de bois au pied des 88 arbres plantés… Tout en gardant un plateau multisport. Les techniciens ont dû revoir leurs méthodes d’entretien. Fini la balayeuse! L’entretien manuel prend davantage de temps et de soin. Surtout, pour la mare. L’implication des enfants et la médiation avec la Ligue pour les oiseaux est gage de respect du lieu.

En quoi était-ce important d’en faire aussi un lieu refuge pour la faune et la flore ?

Depuis 25 ans, nous utilisons le moindre cheminement ou voirie pour créer des corridors biologiques. Il nous était indispensable de penser ce lieu comme une continuité entre la frange verte, d’un côté de la ville et le parc Pablo Picasso, plus loin. En outre, la mare pédagogique permet d’initier les enfants à la faune locale. Des batraciens y ont pris attache. Un espace est aussi dédié au jardinage des élèves.