Restauration écologique et renforcement du linéaire boisé à Bois Jolan et au Helleux pour lutter contre l'érosion du trait de côte

Les impacts du changement climatique sur le territoire de la ville de Saint-Anne en Guadeloupe sont nombreux : la diminution de la barrière de corail et la détérioration de la qualité de l’eau ainsi qu’une importante et rapide érosion, due à la fois aux submersions marines et au ruissellement des eaux de pluie, plus nombreuses en raison de l’augmentation de la température ambiante. Cela entraine une perte de la biodiversité animale et végétale, avec la disparition d’espèces indigènes.

Le projet comprend deux actions principales :
1) stabiliser deux zones de talus érodés à travers le renforcement du linéaire boisé de la côte et réaliser une restauration écologique et un confortement des corridors écologiques. 

• l’arrêt de la plantation d’espèces non adaptées à la rétention des sédiments du fait de leurs racines aériennes (enlèvement des cocotiers sur le cordon sableux de l’étang Lambi à replanter en lisière de prairie) 
• la fermeture à la circulation et la renaturation d’un chemin en tuf pour la création d’un sentier piéton 
• la protection et la plantation de 172 espèces arborées indigènes (catalpa, raisinier, mancenillier, palétuviers gris, poirier pays sur la zone herbacée…) adaptées à la fixation des sédiments, à la typologie du littoral et à la méthode de plantation (en tripodes et en enclos). 
• Après la démolition d’un muret et d’une allée béton sur environ 100 m, les travaux de revégétalisation ont couvert le confortement de la bande sableuse et de son arrière-plage. 

2) sensibiliser les usagers du site à la nécessité de préserver et de restaurer les espèces et les milieux, via, pour le grand public, l’installation de panneaux d’information, une exposition photographique et des randonnées de découverte, des sorties scolaires, ainsi que des réunions publiques avec les riverains, les éleveurs et les autres usagers du site.

Un dispositif de suivi et d’évaluation est assuré par le service gestion et aménagement du littoral de la ville de Sainte-Anne, sur la base des indicateurs relatifs aux axes suivants : 

• pontes de tortues (suivi de la santé du site) 
• croissance et survie des plants (suivi de la réussite de la revégétalisation) 
• recul du trait de côte (suivi de l’efficacité du ralentissement) 
• rayonnement du projet (mesure de l’impact du projet sur le comportement des usagers du site) 
• fréquentation du site (suivi de l’anthropisation du site, susceptible d’être un facteur de dégradation du site).

Les deux principaux facteurs de succès sont son fort portage politique et la démarche de sensibilisation des usagers.

Ce projet est reproductible sur d’autres territoires ultramarins.