Villes

Œuvrer pour des solutions visant à adapter les villes au climat de demain.


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Élu Technicien de collectivité Acteur économique Bureau d'études Particulier

2003, 2011, 2016, 2017, 2018, 2019 : les étés avec des records de températures se succèdent. Et ce n’est pas prêt de s’arrêter, dans la mesure où nous connaîtrons une augmentation des vagues de chaleur, à la fois en intensité et en fréquence. Face à ce défi, des acteurs de l’aménagement œuvrent pour des solutions visant à adapter les villes au climat de demain.

À noter que si cette rubrique traite actuellement de l’îlot de chaleur, il est important d’avoir en tête qu’en matière d’adaptation, la ville peut être, selon les cas, concernée par d’autres enjeux, comme les inondations ou le risque submersion.

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Miroir d’eau à Nantes © Cerema

Projet urbain à l’échelle du quartier ou aménagement d’espaces publics, les aménagements urbains réalisés aujourd’hui vont impacter le cadre de vie de leurs habitants et usagers sur plusieurs dizaines voire centaines d’années. Il est donc essentiel de les réfléchir en prenant en compte les conditions climatiques actuelles et futures.

C'est là toute la logique de l'adaptation au changement climatique appliquée à l'aménagement urbain. Élus, maîtres d’ouvrage, maîtres d’œuvre, usagers, gestionnaires, grand public : chacun est aujourd’hui concerné, et peut dès à présent agir afin de proposer des projets urbains dans une perspective d’adaptation au changement climatique.

L'îlot de chaleur urbain ou pourquoi il fait plus chaud en ville

En milieu urbain, on observe des températures plus importantes que dans la campagne environnante : c’est le phénomène d’îlot de chaleur urbain (ICU). Cette différence de température est particulièrement marquée la nuit, au moment où les matériaux urbains (béton, asphalte, etc.) relarguent la chaleur qu’ils ont stockée durant la journée. Cette chaleur est en quelque sorte piégée du fait de la configuration urbaine et s’échappe moins facilement qu’à la campagne où elle peut directement rayonner vers le ciel.

L’ICU est généralement plus marqué au niveau du centre-ville, cœur de la ville souvent dense et fortement minéralisé, que dans les zones périurbaines et rurales, plus végétalisées et moins denses. C’est ce que montre le schéma ci-dessous, qui représente l’évolution des températures entre centre-ville, périurbain et rural.

Un îlot de chaleur urbain plus marqué avec le changement climatique

Le rapport du climatologue Jean Jouzel sur le « climat de la France au 21e siècle » souligne bien :

  • que les températures moyennes estivales vont augmenter, y compris en Outre-Mer. La hausse sera particulièrement marquée dans le Sud-Est de la France métropolitaine ;

  • que les nombres de jours de vagues de chaleur vont augmenter, et pourrait même dépasser les 20 jours dans le Sud-Est de la France métropolitaine.

Avec le réchauffement climatique, les îlots de chaleur urbain risquent donc d’être plus marqués et de créer des conditions de vies très dégradées, si aucune action d’adaptation n’est mise en œuvre par les acteurs de l’aménagement.

Un changement climatique impactant l’urbanisme également en termes de risques naturels

 

Les impacts du changement climatique dans le domaine de l’aménagement urbain ne se limitent pas à des îlots de chaleur urbain plus marqués pour les territoires fortement urbanisés. D’après le rapport du climatologue Jean Jouzel, le changement climatique se traduira, selon les territoires, par :

  • une élévation du niveau de la mer, se traduisant par une augmentation du risque de submersion pour les territoires littoraux ;
  • une augmentation des précipitations extrêmes sur une large partie de la France métropolitaine, avec comme conséquence une augmentation du risque inondation, pour des communes situées près de cours d’eau fortement influencés par les précipitations.

En savoir plus sur les risques naturels.

Des enjeux en matière de santé, d’énergie, d’attractivité

L’augmentation de l’intensité des îlots de chaleur urbain (ICU) consécutive au réchauffement climatique constitue un enjeu pour les acteurs de l’aménagement :

  • sur l’attractivité des villes : les ICU se traduisent par des températures plus chaudes qu’à la campagne. En cas de vagues de chaleur, ils rendent ainsi la ville particulièrement inconfortable pour ses usagers, que se soit pour y vivre, y travailler, ou y séjourner pour la visiter ;

  • sur la productivité des personnes : les ICU exposent les individus à des températures nocturnes plus élevés, sans période de rafraîchissement nocturne suffisante en cas de vagues de chaleur. Les personnes ont plus de mal à récupérer, ce qui les rend moins productifs sur une journée de travail ;

  • sur la santé : la chaleur accablante peut provoquer des coups de chaud, des syncopes, voire un épuisement pour les personnes les plus fragiles (personnes âgées, nourrissons). En France, la canicule de 2003 est à l’origine d’une surmortalité de 15 000 personnes (source : InVs) ;

  • sur l’énergie : les ICU se traduisent par des environnements urbains plus chauds, pouvant conduire à un recours accru à des climatiseurs, et donc à une augmentation de la demande en énergie ;

  • sur la qualité de l’air extérieur : les fortes chaleurs urbaines peuvent générer des concentrations plus élevées en ozone, néfaste pour la santé humaine (problèmes respiratoires, irritations oculaires, etc.) ;

  • sur la consommation d’eau : les ICU conduisent à une hausse de la demande en eau potable pour se rafraîchir, ou en eau nécessaire aux espaces végétalisés.

Des actions porteuses de co-bénéfices

Les solutions en matière de rafraîchissement existent. Les co-bénéfices de telles solutions sont nombreux, divers et enclenchent un cercle vertueux : emplois verts, qualité de l’air, services écosystémiques, bien être, limitation des inondations, innovations, limitation de l’artificialisation des sols, renaturation, préservation de la biodiversité, préservation des ressources, etc.

Par exemple la végétalisation des cours d’écoles, réalisée à Paris notamment, pour lutter contre la chaleur pour les scolaires a des vertus immédiates en termes de ressenti et de limitation de la température localement voir pour l’ensemble d’un quartier si la démarche est généralisée à d’autres espaces minéralisés, mais aussi des vertus pédagogiques, d’exemplarité… car d’autres collectivités réfléchissent désormais à mettre en place ce type d’actions.

Climatiseur : une fausse bonne idée

Pour lutter contre la chaleur lors des épisodes de canicules, chacun peut légitimement être tenté d’installer la climatisation. Ce n’est pas une mesure correcte d’adaptation car, tout au contraire, l’utilisation de climatiseurs va conduire à encore augmenter nos consommations d’énergie, et amplifier le réchauffement climatique. Pire, en zone urbaine, si tout le monde climatise, les climatiseurs qui rejettent de l’air chaud à l’extérieur vont encore plus réchauffer la température ambiante.

Que dit le PNACC 2 ?

Le Ministère de la Transition Ecologique et Solidaire (MTES) soutiendra les projets visant :

  • la lutte contre les îlots de chaleur urbains et le renforcement du confort du bâti en s’appuyant sur des solutions urbanistiques, écologiques et architecturales innovantes, et des solutions techniques performantes ;
  • l’utilisation des solutions fondées sur la nature dans les situations où elles permettent d’améliorer la résilience des territoires et de protéger l’environnement, telles que la végétalisation des espaces urbains, la mise en place de techniques alternatives d’assainissement et l’intégration de la trame verte et bleue (en intégrant une réflexion sur la gestion et l’entretien de ces espaces).

Pour en savoir plus sur le Plan National d'Adaptation au Changement Climatique

Des exemples d’actions

 

Des ressources incontournables